La campagne électorale fédérale est marquée par une surenchère des partis politiques qui promettent presque tous une forme ou une autre de baisse d’impôt pour les contribuables. Ce type de promesses est toujours très populaire, notamment au Québec où divers sondages montrent, année après année, qu’une forte majorité de la population se considère trop taxée et est favorable à des baisses d’impôt. La comparaison entre le Canada, les États-Unis et la Suède montre pourtant que l’impôt, considéré par certains de ses pourfendeurs comme du « braquage fiscal », est en fait une base essentielle à la construction d’une société plus égalitaire, plus en santé… et plus heureuse. L’impopularité de l’impôt vient peut-être en partie du fait que très souvent, lorsqu’il est question de finances publiques, les débats entourant la colonne des revenus gouvernementaux (les taxes et impôts) ignorent les discussions qui concernent la colonne des dépenses (le financement des services publics), précise l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques. Ainsi, les politicien·ne·s qui choisissent de réduire les impôts préviennent rarement les contribuables que ces décisions auront éventuellement pour effet de provoquer un nouveau cycle d’austérité budgétaire et de miner la capacité financière de l’État à répondre aux besoins de la population en matière de santé, d’éducation, de protection de l’environnement ou de sécurité des transports, entre autres.