Vérification faite : la moitié des employés de soutien des universités en « détresse psychologique »?


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L’AFFIRMATION: «Dans une campagne de pub récente [NDLR : parue dans plusieurs médias, dont Le Soleil], on lisait : «On a mal à l’université ; 53,4 % des employés de soutien souffrent de détresse psychologique. La pub disait s’appuyer sur une étude de l’UQAM commandée par le Syndicat canadien de la fonction publique. Mais que dit réellement cette étude? J’ai bien du mal à croire qu’un employé de soutien sur deux, à l’université, est en détresse psychologique», demande Louis Chamard.

LES FAITS

Il y a deux choses à considérer, ici. D’abord, il y a une connotation dramatique dans le nom «détresse psychologique» qui peut faire paraître les choses pires qu’elles sont. La détresse psychologique n’est pas un diagnostic à proprement parler, ce n’est pas l’équivalent d’une dépression, de pensées suicidaires ou d’un trouble anxieux. Il s’agit plutôt d’un état mental négatif qui se mesure par des questions comme «Au cours du dernier mois, avez-vous eu souvent/rarement eu l’impression que tout vous demandait un effort?» ou «que vous n’étiez bon à rien?» ou «que rien ne vous faisait sourire?»

Ça n’est certainement pas agréable à vivre, mais ce n’est pas un diagnostic en soi. On peut donc s’attendre à ce qu’une assez grande partie de la population en ressente — autour de 25 % au Québec. La détresse psychologique reste quand même un outil important parce qu’elle peut éventuellement mener à des dépressions ou d’autres problèmes si rien n’est fait. De nombreux chercheurs et instances sanitaires dans le monde s’en servent, dont l’Institut de la santé publique du Québec et les deux auteures de l’étude de l’UQAM, Julie Cloutier et Sabrina Pellerin.

Alors que dit-elle, cette étude? Elle conclut bel et bien que 53 % des employés de soutien des universités québécoises souffrent de détresse psychologique, sur la base d’un échantillon de plus de 900 personnes qui ont rempli deux questionnaires Web. Le taux de réponse a été très bas (seulement 24 %), ce qui ouvre en principe la porte à un «biais de sélection» important, puisque l’on peut penser que les gens en détresse se sentent plus interpellés par les études du genre. Cependant, les deux auteures se sont assurées que ce n’était pas le cas de diverses manières, notamment en comparant les caractéristiques (âge, sexe, etc.) de leurs répondants avec les listes syndicales de l’ensemble des employés visés.

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