Donald Trump n’a pas tous les pouvoirs politiques. Aux États-Unis, ils sont divisés en trois : le pouvoir législatif (le Congrès), le pouvoir exécutif (le président) et le pouvoir judiciaire (la Cour suprême). Les limites de chaque pouvoir sont définies par la Constitution américaine, la loi suprême des États-Unis. Mais bien que l’article 1, sur les pouvoirs du Congrès, soit assez détaillé, le deuxième, sur les responsabilités du président, « est très court et très vague », explique le chargé de cours Julien Tourreille, chercheur en résidence à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand, en entrevue au Devoir. « Ça permet une très large interprétation des pouvoirs de la présidence. Tous les présidents, même George Washington, ont exploité [le flou constitutionnel] à leur avantage pour élargir leur pouvoir politique », résume M. Tourreille. Par ailleurs, dans les dernières années, le Congrès a reporté plusieurs de ses décisions sur le président, « puisqu’il estime que [la présidence] a la capacité d’agir beaucoup plus rapidement que 535 personnes », explique le chercheur. Cela a donné aux derniers présidents américains davantage de liberté sur certains plans. La différence avec Donald Trump, c’est qu’il « pousse très, très loin », précise-t-il.
• Nouvelle faille de sécurité aux États-Unis : entrevue avec Julien Toureille.