Une fois de plus, le débat sur le monopole public de la vente de vin et de spiritueux refait surface au Québec. Face à l’évolution de la situation économique nord-américaine et aux changements observés dans les habitudes de consommation de la population québécoise, des voix s’élèvent pour critiquer la manière dont la Société des alcools du Québec (SAQ) remplit son rôle ou encore pour appeler à une libéralisation du marché de l’alcool. Ce type de proposition n’est pas nouveau. L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) s’est penché plus d’une fois sur le modèle actuel de commercialisation de l’alcool au Québec et ailleurs au Canada afin notamment de réfléchir à la pertinence de le réformer. Dans cette fiche, nous présentons une synthèse des études produites par l’IRIS dans les deux dernières décennies au sujet de la société d’État et du secteur des boissons alcooliques au Québec et au Canada. Les résultats obtenus dans ces différentes publications constituent autant d’éléments d’information susceptibles d’éclairer les discussions actuelles sur la SAQ et l’évolution du marché québécois de l’alcool. En somme, plutôt que de miser sur une croissance des ventes dans un contexte de diminution de la consommation, la SAQ pourrait veiller à l’amélioration de la qualité de son offre. L’histoire de la société d’État et l’évolution de ses stratégies d’affaires nous rappellent que l’entreprise publique a les moyens d’améliorer son propre modèle sans avoir à céder une partie de la vente d’alcool au privé. Cette dernière option serait certainement bénéfique pour plusieurs entreprises, à commencer par les grands enseignes de supermarchés et de dépanneurs, mais du point de vue de la clientèle ainsi que de la santé publique, rien n’indique que les avantages soient au rendez-vous.