Rencontre de discussion sur l’environnement et le développement durable en prévision du congrès de la CSN, le 27 mars


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Le SCCUQ reçoit le président de la CSN lors de l’assemblée générale du 29 mars dans le cadre de la tournée de la CSN, En marche vers le congrès 2017. Ce congrès abordera certaines positions environnementales et nous invitons les chargées et chargés de cours souhaitant discuter de ces questions à un dîner rencontre le lundi 27 mars, 12h, au lieu social du Syndicat (A-R540). Apportez votre lunch.

VERS UN SYNDICALISME VERT :

Préambule :

Nous entrons dans l’Anthropocène, cette période de l’histoire où l’empreinte exercée par l’homme sur son environnement est telle, qu’elle surpasse, en intensité, la variation des cycles naturels qui lui préexistaient. On observe ainsi, depuis le début de l’ère industrielle, un impact de plus en plus marqué de nos activités sur le cycle du carbone, et son corollaire, la concentration en CO2 et CH4 présente dans l’air. En effet, nous avons, par une déforestation accrue, par une utilisation quotidienne et massive des énergies fossiles, par l’inondation de nos territoires pour avoir recours à l’hydroélectricité, perturbé durablement ce cycle. Nous en connaissons aujourd’hui les conséquences, une augmentation minimale moyenne de 2°C d’ici 2100; et ce, si nous faisons tout notre possible pour confiner cette augmentation. La fraction de l’humanité qui dispose des moyens technologiques nécessaires sera capable de faire face à ces changements, la majorité quant à elle fuira un climat qui lui sera devenu trop hostile. Une première estimation fait état de 250 millions de personnes réfugiées, à l’horizon 2050. La biosphère ne sera pas en reste, nous sommes collectivement responsables de la sixième extinction massive de la biodiversité. Depuis 1970, 52% des populations de vertébrés connus ont disparu, 50 000 espèces par année. Les autres cycles biogéochimiques, ceux du Phosphore et de l’Azote notamment, ont été très fortement perturbés dans les dernières décennies, ceci, dans le but de soutenir une agriculture intensive, non respectueuse des sols. Ces perturbations ont conduit mécaniquement à une désoxygénation des milieux aquatiques et des océans, et ainsi, à la prolifération de zones mortes. Finalement, dans les dernières années, nos émissions de déchets ont conduit à la création d’un 7e continent, notre continent de plastique, un contributeur non négligeable de l’extinction des espèces marines.

Compte tenu de cette situation et conscient de la responsabilité qui lui incombe, la CSN s’engage à faire valoir et respecter les paragraphes ci-dessous :

1 : Ne pas prendre plus à la planète que ce que celle-ci est capable de restituer.

Chaque année, le jour du dépassement de la Terre a lieu plus tôt. Il est passé du 31 décembre en 1986 au 8 août en 2016. Afin que nous ne vivions plus à crédit, que nous ne n’empruntions plus aux générations futures, nous devons transformer notre mode de consommation afin de revenir à la situation plus décente de 1986.

2: Impulser la transition vers une économie circulaire

L’économie circulaire vise à s’assurer que les produits soient non toxiques, qu’ils aient la durée de vie la plus longue possible, et qu’en fin de vie, ces produits et les matériaux qui les composent reviennent en début de cycle pour servir à la fabrication de nouveaux biens.

3 : Relocaliser l’économie

Nos principales émissions de gaz à effet de serre proviennent du transport routier et maritime. En relocalisant la production et la consommation des biens, cela aura pour impact la  création de nombreux emplois et diminuant de notre contribution à l’augmentation de la température du globe.

: Sortir de notre dépendance aux hydrocarbures.

Le Québec jouit d’une importante ressource énergétique, l’hydroélectricité. Il peut agir comme pionnier d’un nouveau mode de vie, plus viable, basé sur une économie décarbonée, soucieuse d’une transition vers la mobilité durable.

Afin que ces engagements ne restent pas de vains mots, la CSN, par adoption au 65e congrès, mandate:

1) Le comité environnement de la CSN pour favoriser la création d’un comité environnement dans chacun des syndicats membres. Ces comités environnements locaux auront pour mandat: d’une part l’adoption d’une politique d’achat locale et responsable et d’autre part la promotion d’une éducation relative à l’environnement. Le comité environnement de la CSN se dotera d’un plan d’action en ce sens, il sera transmis aux CCM en septembre 2017.

2) Le comité mobilisation de la CSN afin de rappeler qu’il ne peut y avoir d’emploi sur une planète morte. En conséquence, de suivre les actions des États-Unis concernant les traités de libre-échange afin d’en sortir.

3) Le comité exécutif de la CSN pour établir un plan d’action crédible visant l’élimination de notre dépendance aux hydrocarbures dans une perspective de transition juste.

4) Le comité exécutif de la CSN pour élaborer un plan d’action afin :

-De faire se prononcer les différents partis politiques québécois sur les éléments de principes évoqués aux paragraphes précédents.

-D’organiser des rencontres avec les autres centrales et fédérations du Québec afin d’élaborer une charte commune en environnement qui reprenne les principes ci-haut mentionnés.

5) Le comité exécutif de la CSN et des autres centrales et fédérations syndicales du Québec afin :

-De procéder à l’élection d’un comité de négociation ayant pour mandat la création d’un fonds dédié à la transition écologique des emplois et d’en définir les modes d’allocations et de prélèvement (Fonds des générations, Assurances emploi, Fonds des travailleurs, Fonds d’action, Cotisation des membres etc…)

 Transition juste

  • Selon plusieurs scientifiques, pour que la hausse moyenne des températures reste en deçà des 2º C, il faudra renoncer à l’exploitation de certains gisements d’hydrocarbures.
  • Une transition juste implique, entre autres :
    • une planification des changements;
    • l’implication des travailleuses et des travailleurs dans les changements, incluant un droit d’information sur ce que les employeurs projettent de faire;
    • un accès à la formation, au développement des compétences et à des programmes d’aide à la transition;
    • des programmes de sécurité du revenu, notamment pour les salarié-es plus âgés qui pourraient avoir des difficultés à se maintenir en emploi ou à en retrouver un;
    • de l’aide financière pour les collectivités touchées.
  • Les consommateurs et les grands détaillants sont de plus en plus soucieux du respect de l’environnement. Pour les entreprises, l’absence ou la perte de certifications environ­ne­mentales peut signifier une baisse importante des ventes, mettre en péril des emplois et hypothéquer leur développement.

Recommandations

Afin de lutter contre les changements climatiques au Québec, la CSN propose de revendiquer en priorité :

  • Un plan d’action crédible visant l’élimination de notre dépendance aux hydrocarbures dans une perspective de transition juste.
  • Une stratégie gouvernementale pour aider les entreprises à développer et à utiliser des technologies propres ainsi qu’à respecter les certifications environnementales.