Une nouvelle étude révèle l’état alarmant du bien-être des travailleurs communautaires : le tiers de ces personnes vivent dans la précarité, contraintes parfois de recourir aux mêmes services qu’elles offrent à leur clientèle. Claude Pinard, président et directeur général de Centraide du Grand Montréal dresse dans La Presse un portrait d’une crise qui menace la cohésion sociale du pays. Une nouvelle étude¹ lève le voile sur la réalité de ceux qui consacrent leur vie à soutenir les personnes vulnérables au Canada. Développé en collaboration avec plusieurs organismes à but non lucratif, fondations et acteurs sociaux et communautaires, le Changemaker Wellbeing Index ouvre une fenêtre troublante sur l’état de bien-être des travailleurs de ce secteur essentiel. Réalisée auprès de 1100 travailleurs par Future of Good, un organisme canadien dont la mission est d’accompagner les acteurs de changement, cette étude mesure huit critères du bien-être : solitude, santé mentale, insécurité alimentaire, épuisement professionnel, anxiété au travail, insuffisance du revenu familial et satisfaction au travail ainsi que dans la vie personnelle. Les résultats sont à la fois surprenants et troublants : seulement 33 % des répondants disent être épanouis, tandis que 34 % se sentent souvent ou toujours épuisés et 36 % vivent un bien-être précaire. Plus alarmant encore, un nombre disproportionné de travailleurs communautaires peinent à boucler leurs fins de mois, 34 % d’entre eux vivant en situation d’insécurité alimentaire.