Quel avenir pour le financement des universités?


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En 2024, le gouvernement québécois a procédé à une révision de la formule de financement des universités, un mécanisme particulièrement complexe qui vise officiellement un équilibre entre l’orientation de l’éducation supérieure et le respect de l’autonomie des établissements. Afin de mieux comprendre ce modèle et son évolution, cette note de recherche effectue un survol historique des différentes politiques de financement des universités et de leurs effets, en soulignant notamment la proportion grandissante des droits de scolarité défrayés par les étudiant·e·s non résident·e·s du Québec. À la lumière de nos analyses, L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) formule quelques pistes de réflexion quant à l’avenir du financement des universités. Dans cette note, nous avons montré par l’analyse du mode de financement des universités au Québec comment les gouvernements successifs du Québec ont amené les universités à dépendre de plus en plus des revenus tirés des effectifs étudiants. Cette évolution s’est incarnée par des changements dans les modalités d’attribution des différentes composantes du financement et du fonctionnement du régime de droits de scolarité. Les priorités et les objectifs gouvernementaux changent au gré des effets de mode. Mais si le financement public de base (la subvention de fonctionnement) demeure toujours largement majoritaire, la politique de financement actuellement en vigueur révèle une approche plus dirigiste du gouvernement, qui pèse sur le recrutement étudiant international et oriente davantage les universités vers la formation dans certaines professions jugées prioritaires ou en pénurie. Ainsi, malgré l’opposition vigoureuse des étudiant·e·s québécois·es au fil des décennies, le néolibéralisme a bel et bien progressé en enseignement supérieur au Québec par le biais de la hausse des droits de scolarité. Les universités ont accru leurs revenus en droits de scolarité de façon importante en augmentant surtout la facture des étudiant·e·s non résident·e·s du Québec.