Le commissaire à la langue française estime que le gouvernement du Québec ne devrait plus autoriser les programmes reposant principalement sur le recrutement d’étudiants internationaux, rapporte Radio-Canada. Cette idée figure parmi les 11 recommandations formulées par Benoît Dubreuil dans un rapport d’une centaine de pages déposé mercredi à l’Assemblée nationale. Le commissaire, dans le document, fait notamment valoir que la composition de groupes formés essentiellement, voire uniquement d’immigrants – un phénomène observé surtout dans les collèges privés et les centres de formation professionnelle de Montréal, selon lui – ne favorise pas l’intégration. «La trop grande concentration d’étudiants internationaux, même francophones, dans certains établissements nous semble incompatible avec les visées intégratives de la [Charte de la langue française], de même qu’avec celles de la Loi sur l’intégration à la nation québécoise ou de la Loi sur l’immigration au Québec
», écrit-il. Appelé à préciser sa pensée en conférence de presse, M. Dubreuil a indiqué mercredi que ce type de programmes était surtout concentré dans cinq collèges privés – Ellis, LaSalle, TAV, Teccart et Universel – ainsi que dans «5 à 10
» centres de formation professionnelle de Montréal. M. Dubreuil recommande aussi dans son rapport de viser une proportion d’étudiants internationaux représentant un maximum de 15 % des effectifs de chaque établissement. Des exceptions, cela dit, pourraient être accordées, notamment dans les régions éloignées. Les étudiants au doctorat, «dont le nombre demeure modéré et stable au fil du temps
», pourraient aussi être exclus du calcul, précise-t-il.