Les tenants et aboutissants de l’intimidation entre étudiants, en milieu universitaire, ont fait l’objet de maintes études. Mais celle entre collègues professeurs est bien moins documentée. Elle est pourtant bien présente dans les universités québécoises, ont constaté des chercheurs en quête de solutions. Lorsque six professeurs de quatre universités québécoises ont décidé, dans le cadre d’un travail présidé par Catherine Malboeuf-Hurtubise, qui enseigne à l’Université Bishop’s, de réaliser un article se voulant une revue de la littérature sur ce phénomène, ceux-ci ont été surpris de constater le manque de données probantes portant sur la violence psychologique entre professeurs. Une problématique qui fera l’objet d’une série de conférences mardi dans le cadre du Congrès annuel de l’Acfas. Les professeurs ont ainsi décidé de lancer un sondage auprès de leurs collègues de différents établissements à travers la province afin de leur donner l’occasion de s’ouvrir le cœur, de façon anonyme. Selon les résultats préliminaires de ce coup de sonde fournis au Devoir, 61 % des professeurs ayant pris part à cet exercice ont indiqué avoir déjà été la cible de gestes d’intimidation de la part de collègues. Plusieurs d’entre eux en ont aussi été témoins. Des informations « très alarmantes », selon Mme Malboeuf-Hurtubise. Elles méritent toutefois d’être nuancées, précise-t-elle : les personnes victimes d’intimidation sont plus susceptibles de répondre à un tel sondage que celles qui n’en ont jamais subi.