Les objectifs généraux du projet de loi 98 sont pertinents, mais le gouvernement demeure les bras croisés en ce qui concerne la réforme en profondeur du mode de scrutin et les mesures qui favoriseraient l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’arène politique. « Le gouvernement Legault laisse de côté ses intentions de réformer le mode de scrutin. Pourtant, notre démocratie a besoin de cette réforme du scrutin, puisqu’elle est essentielle pour que le vote de la population compte réellement », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN. Le mode de scrutin uninominal à un tour utilisé au Québec pose le problème de la juste représentation de la diversité des opinions. L’Assemblée nationale, « la maison du peuple », doit avoir une meilleure représentation de cette pluralité. On ne doit pas « étouffer les voix des tiers », comme on peut le lire dans l’arrêt de la Cour suprême du Canada du 7 mars 2025 concernant le groupe Working Families Coalition. « La CSN estime que ne permettre aucune dépense électorale pour les tiers pendant la période électorale contrevient à la Charte canadienne des droits et libertés et étouffe la voix d’un des contrepouvoirs importants dans la société », ajoute la présidente de la CSN. Les dépenses électorales plafonnées devraient être autorisées pour les tiers, de la même façon qu’elles le sont pour les partis ainsi que pour leurs candidates et candidats.