La proportion de femmes occupant un poste de professeur à l’université a beau approcher de la parité, celle des femmes touchant des primes de marché, aussi appelées primes d’attraction ou primes de rétention, en est encore loin. La Presse a demandé à l’ensemble des établissements universitaires québécois le nombre et la valeur totale des primes de marché versées à leurs professeurs depuis cinq ans. Plus précisément, nous avons demandé leur répartition en fonction du genre et de la faculté d’enseignement des professeurs concernés. À l’Université du Québec à Montréal (UQAM), 68 hommes ont reçu une prime en 2024-2025, contre 28 femmes. Ces dernières ont donc reçu moins du tiers (29 %) des primes, alors qu’elles constituent près de la moitié (48 %) du corps professoral. Par ailleurs, les critères d’attribution des primes de marché varient d’un établissement à l’autre. À l’UQAM, elles sont accordées en fonction de « la rareté des personnes de haut calibre dans la discipline ou le champ d’études concerné, l’excellence du dossier de la personne candidate, la sollicitation d’un autre établissement, s’il y a lieu, et ce, en considérant principalement les besoins prioritaires du département », énumère la porte-parole de l’établissement, Jenny Desrochers. Le processus d’attribution des primes est enchâssé dans la convention collective, qui ne prévoit pas d’objectif de parité.