Le Commissaire aux langues officielles du Canada épingle le ministère fédéral de l’Immigration au sujet de son plafond national de réception des demandes de permis d’études adopté en 2024. L’affaire remonte à janvier de l’année dernière. Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) présentait alors sa très attendue politique en matière d’immigration francophone. C’était en quelque sorte sa feuille de route pour augmenter le poids démographique de la francophonie à l’extérieur du Québec. Cela passait, notamment, par une augmentation de la population étudiante internationale qui fréquente les collèges et les universités francophones en contexte minoritaire. Quelques jours plus tard, le même Ministère annonçait qu’il voulait réduire de façon importante le nombre de nouveaux permis d’études délivrés à des étudiants internationaux. Y compris les étudiants francophones. « Ça a été absolument difficile à gérer dans nos établissements. Ça a créé beaucoup d’incertitude pour les étudiants qui commençaient à planifier leur projet de vie au Canada », affirme Martin Normand en entrevue avec La Presse. Martin Normand est le directeur général de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne. Sur quelque 40 000 étudiants qui fréquentent les 22 collèges et universités situés dans neuf provinces et territoires, 12 000 – soit près du tiers – viennent de l’international. En annonçant son plafond en janvier 2024, Ottawa venait semer la confusion et le chaos dans le système. Les provinces et territoires, qui avaient les coudées franches auparavant, devaient désormais composer avec des quotas d’étudiants internationaux. Le plafond, finalement, venait lancer le message à l’international qu’étudier au Canada n’était plus aussi simple qu’auparavant. Dans les mois qui ont suivi, des établissements disaient avoir vu une baisse de 50 % du nombre de demandes d’admission. Aujourd’hui, soutient Martin Normand, bien des établissements ne peuvent même pas distribuer le quota qui leur est attribué par les provinces parce que le nombre de demandes d’admission a trop baissé.