PL106 : Les médecins de famille du Québec travaillent-ils suffisamment?


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Un des éléments centraux du projet de loi 106 déposé récemment par le ministre de la Santé, Christian Dubé, est de lier une partie de la rémunération des médecins de famille à des indicateurs de performance. Selon le gouvernement, cette mesure est nécessaire parce qu’une trop grande proportion des omnipraticien·ne·s travaille à temps partiel et ne contribue pas suffisamment à résoudre les problèmes d’accès à la première ligne. Voici le deuxième d’une série d’articles de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques visant à analyser différents enjeux liés à ce projet de loi. Dans ce dossier comme dans bien d’autres touchant les services publics, le gouvernement adopte une approche directement inspirée de la nouvelle gestion publique, qui prétend mesurer « l’efficacité » et la « performance » des services publics par des mesures essentiellement quantitatives. Dans les faits, les mesures du « volume » de services donnés par les médecins de famille du Québec tendent à donner raison au gouvernement et à suggérer qu’ils et elles ne sont pas très « productives ». Cependant, comme c’est souvent le cas avec les approches purement quantitatives et managériales, les données sur lesquelles s’appuie le gouvernement pour affirmer qu’une proportion importante des médecins travaillent à temps partiel ont des angles morts qui ne permettent pas de rendre compte de certaines particularités de la pratique médicale au Québec. Au contraire, des données qui tiennent compte de la dimension qualitative des soins suggèrent que l’explication de la moins bonne « performance » quantitative des médecins se trouve peut-être ailleurs et que l’avenue choisie par le gouvernement pour résoudre les problèmes d’accès n’est probablement pas la meilleure.

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