Une fois de plus cette année, le Québec est suspendu aux chiffres égrenés depuis quelques semaines par le ministère de l’Éducation concernant le nombre de postes non comblés dans les écoles, qui se comptent encore par milliers bien que la rentrée scolaire soit amorcée depuis plus de deux semaines. Alors que la multiplication des conférences de presse de l’ex-ministre de l’Éducation Bernard Drainville projetait l’image d’une mobilisation générale pour recruter le plus rapidement possible dans un contexte difficile de pénurie de personnel, il peut paraître étonnant d’apprendre qu’au même moment, le ministère imposait aux centres de services scolaires (CSS) des limites strictes en matière d’embauche, les empêchant ainsi de combler leurs besoins en personnel. Si une telle situation peut sembler absurde au commun des mortels, le mystère trouve son explication dans la logique tordue de la « nouvelle gestion publique » (NGP), un modèle de gestion néolibéral appliqué dans l’ensemble des services publics depuis plusieurs décennies, explique l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques. Cette approche, promue par les milieux d’affaires depuis le début des années 1980, consiste pour l’essentiel à importer dans le secteur public les méthodes de gestion du secteur privé, présentées comme plus efficaces. La NGP prétend ainsi « optimiser » la gestion des ressources publiques et offrir de meilleurs services au moindre coût possible. Dans les faits, l’obsession pour le « moindre coût possible » prend largement le dessus sur l’engagement à offrir de meilleurs services.
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