L’Université du Québec à Montréal se dotera d’une faculté des sciences de la santé dans un horizon de 18 mois. L’objectif : penser la santé autrement, et pas seulement sous le spectre de la maladie. Entretien de La Presse avec Fabrice Brunet, vice-recteur associé au développement des sciences de la santé de l’UQAM. Depuis que je suis arrivé [en avril 2024], on a affiné un peu notre vision. On a décidé de se centrer d’abord sur la santé et son maintien. On a déjà cette expertise au sein de l’UQAM depuis des années. Le deuxième élément sera de prévenir les maladies. Là encore, on a pas mal d’expertise sur le sujet. On va travailler aussi sur la détection précoce des maladies, leur traitement et la réadaptation. Aujourd’hui, on attend la première crise psychotique pour traiter la psychose et faire ensuite de la prévention de récidive. Quand on part de la santé, on n’attend pas que la maladie arrive. On prend des personnes à risque de développer la psychose et on intervient pour prévenir la première crise. C’est une approche que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle « une seule santé ». Je reviens d’ailleurs d’un voyage en Europe, où on a rencontré les équipes de l’OMS pour développer avec elles ce concept. On devra aussi développer de nouvelles compétences et de nouveaux axes de recherche parce que c’est une approche différente. Où en est rendu le projet ? Le projet évolue en deux grands axes. Le premier concerne l’inventaire de toutes les compétences que nous avons, qui seront disponibles sous forme d’enseignement, de recherche, d’application sur le terrain ou d’évaluation pour maintenir la santé et prévenir les maladies. Cette partie est déjà bien avancée.