Liberté académique et autonomie universitaire, deux piliers de la démocratie


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Ce contre-pouvoir essentiel essuie des attaques qui affaiblissent autant la recherche que la démocratie. Un texte de Nathalie Dompnier, présidente de l’Université de Lyon, et Stéphane Pallage, recteur de l’UQAM publié dans Le Devoir. La liberté académique est un élément essentiel d’une démocratie fonctionnelle. Cette liberté, dont jouissent les universitaires, leur permet notamment d’intervenir dans le débat public, sur la base de leur expertise disciplinaire et d’une analyse critique, pour nourrir la réflexion, pour éclairer la compréhension des enjeux et la prise de décision, pour établir aussi ce qui est un fait et ce qui ne l’est pas, en se fondant sur les consensus scientifiques formant un socle de connaissances objectives et objectivées. À l’heure où la désinformation est largement répandue et devient une arme politique, ce rôle des universitaires est plus important que jamais, tant dans leur activité de recherche que dans les enseignements qu’ils prodiguent auprès des étudiantes et étudiants de nos établissements. Pour que ce mécanisme fonctionne, il requiert une indépendance des universitaires vis-à-vis des pouvoirs économiques et politiques et des groupes de pression. Il requiert en fait que les universités jouissent d’une réelle autonomie. L’autonomie universitaire protège d’éventuelles représailles les professeures et professeurs qui partagent publiquement leur avis d’expert et garantit au public que cet avis est indépendant. Liberté académique et autonomie universitaire vont donc de pair et font des universités un contre-pouvoir essentiel. Mais l’autonomie universitaire est menacée à bien des endroits dans le monde, à l’image de ce qui se passe en Hongrie et aux États-Unis.