Les élèves immigrants sont-ils responsables de nos écoles qui débordent ?


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Au Québec, les écoles débordent et une pénurie de main-d’œuvre limite l’offre de services offerts aux élèves. Dans ce contexte, le gouvernement Legault a maintes fois montré du doigt l’immigration pour justifier une partie des problèmes rencontrés par le réseau de l’éducation. Un discours que relativisent une série d’experts joints par Le Devoir. Dans toutes les écoles primaires et secondaires du Québec, le nombre d’élèves issus de l’immigration — de première et de deuxième générations — a connu une hausse notable de 60 % entre les années scolaires 2014-2015 et 2024-2025. Ceux-ci représentaient ainsi l’an dernier 36 % de tous les élèves du réseau scolaire, public et privé, contre un peu plus du quart 10 ans plus tôt, selon le tableau de bord du ministère de l’Éducation du Québec. La hausse du nombre d’élèves immigrants, sur 25 ans, n’a toutefois pas fait bondir le nombre total d’élèves dans le réseau scolaire, montre une compilation de données gouvernementales réalisée par Le Devoir. En effet, le taux de fécondité étant en décroissance depuis plusieurs années au Québec, sans l’immigration, le nombre d’élèves dans les écoles de la province aurait stagné, voire baissé, notamment en 2022-2023 et l’année suivante. C’est ce qui explique pourquoi la croissance totale du nombre d’élèves au Québec, dans les écoles publiques et privées, n’a été que de 1,58 % en moyenne entre 2021-2022 et l’année scolaire 2024-2025, en incluant l’immigration. On comptait d’ailleurs, l’an dernier, 4,87 % plus d’élèves dans l’ensemble du réseau scolaire de la province qu’au tout début du présent millénaire. Une croissance qui se limite à 2,16 % en ce qui concerne uniquement le réseau public.

Une croissance du nombre d’élèves immigrants qui survient «au pire moment».