En réponse à la question de la députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Manon Massé, qui espérait de vous, Monsieur le Ministre Mathieu Lacombe, un engagement à ne pas signer le décret autorisant Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) à vendre le terrain sur lequel est érigée la Grande Bibliothèque, vous avez déclaré, le 27 mai dernier, qu’advenant cette transaction, celle-ci devrait s’exercer au bénéfice du milieu culturel. Vous avez donné l’assurance que le projet, s’il allait de l’avant, n’aurait « rien à voir » avec le poste actuel dont vous avez souligné le manque d’élégance. Vous avez conclu en disant être en discussion sur ce point avec Hydro-Québec. Le poste de transmission de la rue Berri est de 120 000 volts. Monsieur le Ministre, avez-vous pris la mesure des exigences d’un poste de transformation de 315 000 volts ? D’après les faméliques documents remis par Hydro-Québec lors des déjeuners-causeries des 23 octobre et 13 novembre derniers, auxquels on avait interdit l’accès aux journalistes, puis lors de la conférence de presse du 6 février dernier, et comme on peut le lire sur le site d’Hydro-Québec, un poste de 315 000 volts commande une superficie de 80 000 pieds carrés, soit l’équivalent d’un terrain de football américain et demi. À toutes fins utiles, c’est la totalité du terrain adjacent à la Grande Bibliothèque qui sera occupée par un bâtiment industriel dont l’accès, par sa nature même, sera interdit au public ; il sera d’ailleurs plus imposant en volume que la Grande Bibliothèque. Pour lire la suite du texte de Pierre MacDuff, directeur du Conseil québécois du théâtre de 1983 à 1991 et porte-parole du Mouvement pour les arts et les lettres du Québec de 2000 à 2003, publié dans Le Devoir.