Le recul des compétences de lecture chez les jeunes bouleverse l’enseignement supérieur et pousse les professeurs à revoir la façon d’enseigner les textes, peut-on lire sur Affaires universitaires. Il arrive qu’un éclat de rire en dise long. L’hiver dernier, Geoff Rector, professeur d’anglais à l’Université d’Ottawa, préparait un cours sur les traditions du Roi Arthur qu’il n’avait pas donné depuis plus d’une décennie. « Mon premier réflexe, explique-t-il, a été d’aller voir le plan de cours que je donnais à l’époque. Et j’ai tout de suite éclaté de rire. Aucune chance que je puisse demander autant de lecture aujourd’hui. L’anecdote de M. Rector semble révéler une tendance en plein essor. L’automne dernier, dans un article de The Atlantic intitulé « The Elite College Students Who Can’t Read Books », Rose Horowitch, diplômée en 2023 de l’Université Yale, avançait que « beaucoup commencent désormais leurs études supérieures, même dans des universités prestigieuses très sélectives, sans avoir les compétences de lecture nécessaires. » Les chiffres, eux, ne mentent pas : il existe un vrai déclin des compétences de lecture chez les étudiantes et étudiants au Canada. Le phénomène est particulièrement marqué dans les programmes d’anglais de premier cycle, réputés pour leur charge de lecture particulièrement élevée. On peut toutefois s’interroger sur l’ampleur et la durabilité de ce déclin, et sur les solutions possibles.