Combien manque-t-il d’enseignants au primaire et au secondaire au Québec pour être à flot ? Selon le ministère de l’Éducation, en moyenne 3900, annuellement. Tel est le chiffre obtenu par La Presse après une demande d’accès à l’information. En août, on l’avait demandé en vain au ministère puis au cabinet de l’ex-ministre de l’Éducation Bernard Drainville. Un document intitulé « Prévisions des besoins de main-d’œuvre » émanant du ministère existe bel et bien. En 2023, l’ex-ministre de l’Éducation Bernard Drainville disait qu’il visait à avoir « un adulte par classe », puis qu’on estimait que les écoles publiques comptaient un enseignant non qualifié sur dix au primaire et au secondaire. Qu’entend donc le document par ces 3900 enseignants manquants ? Le « personnel enseignant » y est défini comme « toute personne, peu importe ses qualifications, étant présente dans le réseau scolaire public pour l’année scolaire en cours afin d’effectuer des tâches d’enseignants ». Une fois la rentrée passée, le ministre de l’Éducation et les médias suivent de moins près le nombre de postes à pourvoir. À l’heure actuelle, il y en a 859 (de même que 413 dans la catégorie « personnel professionnel » – psychoéducateurs, orthopédagogues, etc. – et 1143 dans la catégorie « personnel de soutien » – les secrétaires, par exemple). Pourquoi alors le document soutient-il qu’il manque 3900 enseignants ? Notamment parce que d’ici 2029, Québec prévoit 2600 départs à la retraite. C’est aussi en raison des prévisions démographiques. Le gouvernement prévoyait une baisse prochaine des effectifs scolaires, alors qu’il y aura hausse. En 2028-2029, Québec estime qu’il y aura 1 046 149 élèves, avec des cohortes moindres d’universitaires se destinant à l’enseignement. Le nombre de diplômés est « insuffisant pour combler les besoins du réseau public », peut-on lire.