Joyeux chômage et bonne chance pour la nouvelle année!

Dans son message du 9 novembre 2020, la rectrice de l’UQAM, Magda Fusaro, annonçait des journées de remerciement, sous la forme de trois congés, afin que toutes les employées et employés puissent profiter des fêtes et bénéficier d’un repos bien mérité. Ce message a suscité plusieurs questions chez les personnes chargées de cours qui se demandaient sous quelle forme cette belle nouvelle pouvait s’appliquer pour elles.

Après vérification, le Service du personnel enseignant a confirmé au Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l’UQAM que cela ne s’appliquait pas aux enseignantes et enseignants contractuels que sont les chargées et chargés de cours, signifiant ainsi que ces personnes sont des employées et employés de seconde zone de l’UQAM! La rectrice écrivait « Je sais que les derniers mois ont été exigeants, que le besoin d’un répit est grand », mais les membres du SPPEUQAM-CSN ne méritent pas ces journées de remerciement au même titre que toutes les autres personnes travailleuses de l’UQAM.

Par la suite, par une seconde communication datée du 12 novembre, madame Fusaro précisait que ces « trois journées sont octroyées comme geste d’appréciation (…) et qu’au cours des derniers mois, notre capacité d’adaptation, de résilience et d’innovation a été largement sollicité (…)  la nature même de nos interactions humaines s’est modifiée ». Elle aurait dû préciser que son message s’adressait uniquement aux employées et employés qui bénéficient de la permanence et donc qui ne sont pas des précaires comme les chargées et chargés de cours.

Ce message est en quelque sorte une gifle monumentale pour tous les précaires de l’enseignement qui donnent la majorité des cours au premier cycle à l’UQAM. « Ce congé supplémentaire est une manière très concrète de saluer votre constance et votre engagement », dit la rectrice. C’est vraiment le message qui est envoyé aux personnes chargées de cours? Un tel manque de reconnaissance de la rectrice  reflète l’attitude du Conseil d’administration de l’UQAM qui refuse obstinément de reconnaitre la surcharge de travail que représente l’adaptation, l’encadrement et l’évaluation d’un cours en non-présentiel, alors que la Commission des études le reconnait, tout comme elle reconnait également son incidence sur l’expérience pédagogique.

Finalement, par souci de congruence avec le mépris institutionnel de la Direction de l’UQAM, la rectrice Fusaro aurait pu terminer son message en ajoutant : « À l’intention des personnes chargées de cours, je vous souhaite un joyeux chômage et bonne chance pour la nouvelle année! Si jamais vous avez la chance d’avoir un contrat d’enseignement en 2021, donnez-vous à fond, soyez créatives, mais ne comptez sur aucune compensation ni gratitude! ».