Nous avions jusqu’au 21 février pour poser notre candidature pour les quelques cours offerts au trimestre d’été. Les attributions seront dévoilées à compter du 29 février et la date limite pour les réponses a été établie au 5 mars. Combien ressentiront un petit peu d’appréhension samedi prochain en allant sur Accent voir s’ils auront le privilège d’enseigner en mai et juin?

Même si les mécanismes d’attribution des charges de cours sont connus et bien encadrés par la convention collective, la chose conserve malgré tout un petit air de loterie. Trois fois par an, le doute s’installe avec son lot d’inquiétudes qui ne connaîtront de répit qu’au matin des trois jours… fatidiques. Pour les uns ce sera alors un grand soupir de soulagement, pour d’autres une lourdeur oppressera momentanément la respiration. On s’en remet toujours, mais ces instants de vie n’ont rien de bien agréables. Par pudeur, teintée de fierté, il en est rarement question entre nous.

Parmi les éléments inconnus de l’équation, il y a bien évidemment les EQE, les exigences de qualification pour l’enseignement. Chacun, chacune connait les siens, mais rarement sait-on avec précision avec qui nous les partageons. Ainsi, l’horizon de certitude ne s’étend guère au-delà des quinze semaines que durera le trimestre suivant.

Est-ce cela qu’on appelle la précarité?

Élu sans opposition le 31 janvier dernier pour un mandat de trois mois, Réjean Gaudreau a informé le Comité exécutif qu’il ne serait pas en mesure de se rendre au fil d’arrivée. « En posant ma candidature, j’étais convaincu que je réussirais à dégager le temps, et surtout l’espace mental, pour bien faire le travail. À mon grand regret, cela s’est révélé impossible. » a-t-il fait valoir.  Le Comité exécutif a libéré Réjean de tous ses engagements lors de sa réunion du 24 février. Le poste sera affiché dans la section Élections du site du SPPEUQAM et sera en jeu lors de la prochaine assemblée générale qui aura lieu le 23 mars prochain. L’équipe syndicale assumera l’intérim d’ici là.

Le dossier a été largement médiatisé : le 12 février dernier, la direction de l’Université a décidé de retirer la responsabilité du cours POL4105 – Femmes autochtones du Québec à nos deux membres Alexandra Lorange et Marie-Ève Drouin-Gagné.

Depuis lors, le Comité exécutif et l’équipe du Comité des agentes et agents de relations de travail du SPPEUQAM assurent un suivi constant avec mesdames Lorange et Drouin-Gagné.

Le SPPEUQAM est bien entendu très préoccupé et exige des explications quant à la précipitation avec laquelle la direction de l’Université a décidé du sort de nos deux membres; une décision qui engendre des impacts importants à la fois pour les deux chargées de cours et pour les étudiant.e.s.

Le Syndicat tient à réaffirmer son plus entier appui aux chargées de cours Alexandra et Marie-Ève tout comme il continuera de défendre leurs droits par les recours appropriés.

C’est notre cas et c’est aussi le cas d’autres syndicats de chargé.e.s de cours affiliés à la FNEEQ-CSN : nous sommes ou serons prochainement en négociations pour le renouvellement de nos conventions collectives. La recherche et la création constituent un des aspects fondamentaux de notre pressant – et incessant - appel à une pleine reconnaissance de notre riche contribution à la vie de l’institution universitaire.

Pour illustrer nos revendications d’exemples bien réels et établir des demandes qui correspondent à nos besoins, la FNEEQ a mandaté notre collègue Nicolas Harvey, vice-président aux communications du SCCC-UQO, afin qu’il rassemble des témoignages et analyse la situation, notre situation.

Nous ne saurions trop vous encourager à correspondre avec Nicolas en remplissant le formulaire qui se trouve sur l’infolettre du SCCC-UQO.

Quelques minutes de votre temps pour, nous l’espérons, une carrière reconnue à sa pleine valeur.

Elle a abattu plusieurs murailles tout en imaginant des espaces scéniques qui font école. Première femme à diriger le Département de scénographie de l’École nationale de théâtre, de 2002 à 2014, la scénographe Danièle Lévesque, chargée de cours à l’École supérieure de théâtre de l’UQAM depuis 2016, a reçu le 7 février dernier le prestigieux prix Walter-Carsen remis par le Conseil des arts du Canada. Le prix Walter-Carsen, assorti d’une bourse de 50 000 dollars, « reconnaît le plus haut niveau d’excellence artistique et la carrière exceptionnelle d’un artiste professionnel canadien en musique, en théâtre ou en danse. ». C’est la première fois que le prix est attribué à une femme de théâtre francophone. Un excellent article de Caroline Montpetit dans le Devoir révèle tout autant l’artiste que la passion de l’enseignement qui l’anime. Bravo Danièle!

Sur le site de la FNEEQ, la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) dénoncent un appel de propositions lancé par le siège social de l’Université du Québec (UQ). Intitulé « Offre de formation réseau visant le développement de compétences professionnelles en recherche chez les étudiants de cycles supérieurs », l’appel invite les enseignant.e.s à « développer des nouvelles formations à distance qui faciliteront l’insertion des étudiants sur le marché du travail. » Pour Richard Bousquet, vice-président, regroupement université à la FNEEQ-CSN, la transparence n’est pas au rendez-vous : « Alors qu’aucun syndicat n’a été consulté pour élaborer ces nouvelles formations à distance, comment se fait-il qu’un de ces cours soit déjà offert et que deux autres soient déjà en élaboration? »  La centrale syndicale y voit également une ingérence des plus préoccupantes : « En tentant de répondre à un besoin spécifique, le siège social de l’UQ ouvre la porte à une offre uniformisée faisant fi de l’autonomie institutionnelle et de la liberté académique. »

Quand l’économie de partage se tourne vers le savoir. Un article très fouillé du journaliste Hadi Hassin de Radio-Canada à Québec sur la plateforme d’apprentissage et de partage en ligne StuDocu créée en 2013. StuDocu propose notamment « des notes de cours prises par des étudiants, des questions et des réponses d’examens, des résumés de lectures… » Elle serait notamment utilisée par des étudiant.e.s qui désirent peaufiner leur préparation aux examens. Christine Gauthier, présidente du Syndicat des chargés et chargées de cours de l’Université Laval (SCCCUL), y exprime l’inquiétude de nos collègues pour qui « le matériel pédagogique développé par les professeurs constitue une œuvre qui leur appartient. »  Préoccupation que nous partageons entièrement.