On en parlait à mots couverts depuis plusieurs mois, on tournait autour du pot pour ne pas dire les choses telles qu’elles sont, on mettait des gants blancs pour éviter les termes alarmants, mais c’est finalement arrivé en une de Radio-Canada : l’embauche par la TÉLUQ de la firme privée MATCI constitue de la privatisation… et pas n’importe quel genre de privatisation, une privatisation illégale, faisant présentement l’objet de trois enquêtes et pour laquelle les têtes ont déjà commencé à tomber.
Alors que l’Institut MATCI, prétendant sur Facebook être une université, était rendu à encadrer plus du tiers des effectifs de la TÉLUQ, il ne s’agissait pas seulement de « sous-traiter » certains services, de « complémenter » l’offre de services éducatifs ou de faire une « transition » dans le modèle d’enseignement, contrairement à ce que certains s’évertuaient à dire.
Il s’agissait tout simplement et tout bonnement de privatisation, d’enlever le travail aux tuteurs et tutrices de la Télé-université pour mieux pouvoir le donner à un organisme privé à but lucratif (qui rapportait beaucoup à la TÉLUQ en termes de recrutement d’étudiants), par le biais d’une entente de près de 5 millions de dollars n’ayant pas été soumise au processus d’appel d’offres et comportant toutes sortes de pratiques plus ou moins douteuses au niveau de la représentation et de l’encadrement.
La suspension de Martin Noël, directeur général de la TÉLUQ, le 27 juillet dernier, et l’ouverture de plusieurs enquêtes devant le non-respect de la Loi sur les contrats des organismes publics, de la Loi sur les établissements d’enseignement de niveau universitaire et de la Loi sur l’aide financière aux études sont un bon signe.
Un signe que les gens commencent à se réveiller, que ce genre de privatisation illégale et sauvage ne passera pas au Québec et que ceux qui croient pouvoir agir en toute impunité devraient plutôt commencer à mettre à jour leur profil LinkedIn…
Dossier à suivre...
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