Pour faire suite au message de la Direction envoyé aux personnes chargées de cours le soir du 21 janvier, le SPPEUQAM tient à rétablir les faits à l’intention de ses membres.
À la suite de la séance de négociation du 21 janvier, le conciliateur a en effet annulé la rencontre suivante prévue le 23 janvier. Il faisait le constat qu’à ce moment aucune des deux parties n’envisageait de contre-propositions sur les dernières offres déposées par l’autre sur les 3 priorités des membres : la limitation de la taille des groupes-cours; le maintien de l’offre en présence et la compensation de la surcharge en préparation et encadrement des cours en ligne. Il ne s’agit pas d’une fin de la négociation; celle-ci pourra reprendre dès que l’impasse constatée pourra être débloquée par le dépôt d’une contre-proposition. Le Comité de négociation se rend bien évidemment disponible à tout moment pour retourner en conciliation. Rappelons brièvement ce qui a mené à cette situation.
• Depuis près d’un an, l’employeur ne proposait aux membres aucune avancée par rapport à la négociation 2020-2022 qui inclut toutefois une lettre d’entente s’appliquant jusqu’à la conclusion de la négo actuelle. Et les propositions patronales allaient même en deçà des conditions de cette lettre. En décembre, l’employeur a pour la 1re fois reconnu que les membres n’accepteraient pas de perdre leurs acquis.
• Nous avons exploré avec le comité patronal de nombreuses avenues sous forme exploratoire, ce qui nous empêchait de vous donner le fin détail des échanges. Maintenant que la Direction a pris la décision de révéler publiquement la teneur de nos discussions, nous avons pu présenter en Conseil syndical élargi du 22 janvier les divers compromis qui ont été envisagés jusqu’ici, bien que rien n’ait été convenu encore comme nous sommes toujours à l’étape de pourparlers.
• L’Info-Direction faisait mention de 12 points, mais sachez que la potentielle obtention de la majorité de chacun de ces éléments était conditionnelle à l’abandon d’autres demandes des membres et que des limites importantes liées à chacun de ces points ont été omises dans la communication patronale. Nous en brossons ici de grandes lignes en axant sur les priorités des membres.
• La Direction prétend avoir soumis en janvier une hausse de 42,9% de son offre monétaire. Or, 42,9% de presque rien équivaut toujours à pas grand-chose, soit environ 60 000 $. Pour l’employeur, la surcharge liée à l’enseignement en ligne ne peut excéder 1000$ par an par personne chargée de cours, peu importe le nombre de cours qu’elle enseigne, et très peu de personnes pourraient accéder à ce maigre montant. Il faut savoir que la compensation de 750$ versée lors du premier enseignement d’un cours tout à distance ou comodal (et de 150$ pour un cours hybride) ne serait octroyée qu’aux personnes n’ayant jamais enseigné sous ces modalités, ce qui exclut de facto la plupart des personnes chargées de cours actuellement en lien d’emploi, notamment en raison de l’enseignement en non-présentiel durant la pandémie. Ensuite, selon l’employeur, notre surcharge ne mériterait que 50 ou 100$ par cours, soit bien moins que l’équivalent d’une heure supplémentaire à notre taux horaire par charge de cours. Si la Direction refuse également de limiter la taille des groupes cours, la surcharge liée à l’encadrement s’additionne à celle de la préparation.
• Une autre priorité des membres est que les cours en ligne ne viennent pas remplacer nos cours en présence, mais que le développement de l’offre en ligne s’effectue en complémentarité. Malgré les multiples déclarations publiques de la Direction à cet égard, le fait est qu’aujourd’hui 28% des cours données par les personnes chargées de cours sont en ligne. C’est pourquoi les membres ont besoin de plus que des énoncés de principe, ils ont besoin de garanties devant l’augmentation constante de l’offre de cours en ligne.
• Nous avons fait des contre-propositions et nous nous sommes montrés ouverts à trouver un compromis qui pourrait satisfaire les deux parties sur cet enjeu, mais l’employeur refuse de considérer ou répondre à toute offre qui limite l’autonomie départementale. Nous reconnaissons l’existence de cette autonomie, mais considérant la sous-représentation institutionnelle des personnes chargées de cours, la négociation de balises intégrées dans une convention collective a historiquement toujours été le moyen pour que notre voix soit prise en compte dans les décisions des départements, comme c’est le cas par exemple pour les EQE ou la clause réserve. Ceci ne constitue donc aucunement une remise en question des valeurs de démocratie et de collégialité de l’institution.
Le recteur doit donner des mandats au comité patronal afin de répondre aux attentes des membres et de redonner un élan à la négociation. Davantage d’informations ont été données lors du Conseil syndical, à la suite duquel les personnes déléguées s’affairent à préparer le déclenchement du 3 février. Le Syndicat continuera de tenir les membres informés du déroulement de la négociation par ces instances ainsi que par l’entremise de l’infolettre.
Solidairement,
Le SPPEUQAM