Harcèlement de rue : Visées « parce qu’elles sont jeunes »


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Elles se font détailler des pieds à la tête, siffler, sont l’objet de remarques à caractère sexuel. Pour bien des adolescentes qui se déplacent en ville, ces comportements sont une banale réalité. Le harcèlement de rue est tellement répandu que de plus en plus de chercheurs s’y penchent, rapporte La Presse. « Quand ils sont en groupe ou en voiture, ils vous chassent. » « Les adultes de 30, 40 ans, c’est gênant. Surtout dans le bus, ils nous regardent, nous sourient. » C’est l’heure du midi aux abords d’une grande école secondaire de Montréal et trois adolescentes de 16 ans reviennent de dîner. Le harcèlement de rue, elles disent en vivre depuis plusieurs années. De la part de garçons de leur âge, mais aussi d’hommes plus âgés, « bien sûr ». Les jeunes filles qui se font interpeller par de purs inconnus dans les lieux publics sont nombreuses, mais les initiatives pour documenter ce qu’elles vivent au Québec sont rares. Doctorante en sociologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Mélusine Dumerchat est l’autrice d’une recherche sur le sujet. Elle a organisé plusieurs groupes de discussion dans le cadre de ses travaux. « Pour [les jeunes filles], c’est évident : elles sont harcelées parce qu’elles sont jeunes », dit Mme Dumerchat.