Des cours d’histoire sur l’internet sont supprimés et la Californie se détourne des études ethniques. Le monde de l’éducation américain fait une pause et réévalue les excès de certains programmes dits « progressistes ». Mais il y a aussi de la censure, rapporte The New York Times. À l’ère Trump, les cours d’histoire et d’éducation à la citoyenneté sont sous haute surveillance. Plusieurs grands éditeurs de programmes scolaires ont retiré leurs produits et on constate que les enseignants évitent désormais d’aborder des sujets auparavant neutres, aussi élémentaires que les limites constitutionnelles du pouvoir exécutif. La Californie, vaste État démocrate, a adopté une loi encadrant ce que les enseignants peuvent dire en classe et abandonné une initiative visant à rendre obligatoire un cours d’études ethniques au secondaire. Pour les partisans de ces changements, il s’agit de corriger certains biais de gauche de l’establishment de l’éducation. Mais chez les militants de la liberté d’expression, on s’inquiète, dans le contexte où l’administration Trump sanctionne les propos qui lui déplaisent et veut imposer sa vision « patriotique » de l’histoire américaine dans les écoles. Selon le militant conservateur Christopher Rufo, qui a milité pour ces changements dans l’éducation, le retour au pouvoir de Donald Trump n’a qu’accéléré le mouvement du pendule. Depuis cinq ans, au moins 20 États ont adopté des lois encadrant les discussions en classe sur la race, le genre et l’histoire américaine. « Même les démocrates de centre gauche s’éloignent des idéologies gauchistes qu’ils soutenaient récemment, dit-il. La raison est simple : les États-Unis ont une culture de centre droit et le fossé entre le public et ces idéologies élitistes est devenu un handicap politique. »