Ils sont morts dans l’espace public. Devant la porte d’un commerce. Dans un campement urbain. Dans le métro. Sans qu’aucun de ces drames ne fasse les manchettes. Les morts de sans-abri sont une épidémie invisible qui vient d’atteindre un triste sommet. Un dossier de Caroline Touzin dans La Presse. Record tragique : au moins 108 personnes sont mortes en situation d’itinérance en 2024 au Québec, selon des données obtenues par La Presse auprès du Bureau du coroner. Il s’agit d’une hausse marquée, puisque 88 décès de sans-abri ont été recensés en 2023, comparativement à une vingtaine par année de 2019 à 2021. Environ la moitié d’entre eux sont morts d’une surdose accidentelle, selon notre analyse des 108 rapports de 2024. On compte aussi des décès par hypothermie, un coup de chaleur, des suicides et des noyades dans un contexte d’intoxication, entre autres. Plusieurs sont morts dans l’espace public – sur un trottoir ou dans un campement urbain. Parfois retrouvés des heures, voire des jours après avoir rendu leur dernier souffle. La majorité de ces drames ont eu lieu à Montréal, mais l’enjeu n’est pas propre à la métropole. Des sans-abri sont morts dans 19 villes de la province, selon notre compilation.
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