Chronique des relations de travail : Une parole qui n’a pas force de loi


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En tant que personne chargée de cours, nous sommes généralement à l’affut du moindre contrat qui peut nous aider à sortir de notre précarité. En discutant avec les différents membres de notre entourage universitaire, il n’est pas rare qu’on nous propose un cours ou qu’on nous fasse la promesse d’en obtenir un pour un prochain trimestre. L’offre peut venir d’un.e collègue professeur.e ou d’une direction de département avec laquelle nous entretenons une relation cordiale, voire d’un.e collègue chargé.e de cours qu’on apprécie. Mais à notre grand désarroi, on réalise par la suite que nous n’avons pas obtenu ledit cours. Ceci peut susciter chez nous  divers sentiments : de l’incompréhension, du mépris ou de la méfiance.

Pensant que nous nous sommes fait jouer un tour et que quelqu’un a une dette envers nous, nous appelons prestement le syndicat à notre rescousse, pensant qu’il va rétablir justice, faire respecter nos droits et nous rendre notre dû. Malheureusement, après une enquête de sa part, nous apprenons que l’attribution de l’activité académique s’est déroulée dans le respect de la convention collective et que personne ne nous doit rien, sauf peut-être des excuses de nous avoir induit.e.s en erreur. C’est que, voyez-vous, malgré les bonnes volontés affichées par les directions et les professeur.e.s, iels ne sont généralement pas au fait de notre convention collective et ignorent le détail des  mécanismes d’attribution de cours. Il va sans dire qu’après avoir tant espéré, nous sommes bien déçu.e.s.

Ce qui est à retenir ici est que la parole de la direction de département ou d’un.e professeur.e ne fait pas force de loi. Le réflexe à avoir lorsqu’on vous promet une charge de cours est de contre-vérifier avec la convention collective, dans ce cas-ci l’article 10, ainsi qu’avec le comité des agentes et agents de relations de travail (CAART). Iels seul.e.s pourront vous informer de la réalité de la situation, car les méandres administratifs de l’UQAM a ses raisons que même la raison ignore…

Amel Aloui, Benoît Coutu, Jean-Baptiste Plouhinec, pour le Comité des agentes et agents de relations de travail (CAART)