Au Canada, les plus hautes fonctions de l’État ont été occupées par des individus qui ont siégé à un moment ou à un autre de leur carrière à un ou plusieurs CA d’entreprises canadiennes pratiquant l’évitement fiscal depuis le Luxembourg : gouverneur général, premiers ministres fédéraux et provinciaux, juges à la Cour suprême, etc. La porosité entre le secteur privé et public sur le plan de l’évitement fiscal pose un obstacle aux réformes législatives porteuses, rapporte l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques. En 2007, le ministre des Finances du Canada a mis sur pied un comité d’experts chargé d’émettre des recommandations sur l’évitement fiscal dont la présidence était assurée par un administrateur d’une entreprise privée pratiquant diverses stratégies d’évitement fiscal. La persistance de l’évitement fiscal s’explique moins par des facteurs juridiques que par des dynamiques politiques et culturelles. Au Canada, l’évitement fiscal fait l’objet d’une normalisation par des acteurs en position de le réglementer.
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