Attaques antisyndicales contre le Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université


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Le Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université (STTTU-CSN) dénonce les attaques antisyndicales de la part de la direction de la Télé-université (TÉLUQ).

À l’automne 2016, la direction de la TÉLUQ a transféré à un sous-traitant privé, soit l’Institut Matci, l’encadrement d’environ 15% de ses étudiants-es. Une quarantaine de postes de tuteurs et tutrices sont en jeu et nous contestons présentement cette action. L’Institut Matci est un établissement privé d’enseignement supérieur situé à Montréal ayant des ramifications au Maroc. Avec l’autorisation du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec, cet institut offre aux nouveaux arrivants des diplômes de la TÉLUQ.

Dès le trimestre d’hiver 2017, la direction de la TÉLUQ se livre à une seconde attaque, cette fois avec la complicité du Syndicat des professeurs et professeures de la Télé-université (SPPTU). Elle crée 18 postes de « professeurs-es sous contrat », qui reprendront l’encadrement d’environ 25% des étudiants-es. Depuis les dernières années, 90% des quelque 20 000 étudiants-es sont encadrés-es par les tuteurs et tutrices, les autres l’étant par les professeurs réguliers. Si le STTTU-CSN ne réussit pas à contrer cette volonté de la direction de la TÉLUQ de ne pas respecter la convention collective, il en résultera de très nombreuses pertes d’emploi, et ce, chez des tuteurs et tutrices qui ont souvent plus de 20 ans d’expérience à la TÉLUQ en enseignement à distance et qui encadrent environ 10 000 étudiants-es au cours de leur carrière.

Ce qui est visé à court terme: l’élimination des postes de tuteurs du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université-CSN, qui représente plus de 200 personnes de cette composante du réseau de l’Université du Québec. Ces changements sont amorcés à la suite de la menace du déficit de la TÉLUQ découlant des compressions budgétaires du gouvernement actuel dans le système d’enseignement supérieur. Ces actions entreprises contre notre syndicat ne seront pas sans conséquence chez les étudiants-es. Pour les étudiants-es dont l’encadrement est fait par le sous-traitant privé, nous ne pouvons savoir de quelle façon cette firme compte assurer la qualité de l’encadrement de ses étudiants-es puisque l’entente reste secrète. Pour les étudiants-es dont l’encadrement sera fait par les «professeurs sous contrat», ils et elles auront accès à trois fois moins de temps d’encadrement si on compare avec le temps qui leur est consacré par les tuteurs et tutrices, compromettant la qualité des rétroactions essentielles dans la réussite de l’apprentissage à distance. Aucun établissement d’enseignement ne réduirait son offre d’encadrement des étudiants-es tout en s’enorgueillissant de son soutien à leur réussite. Ce sont là pourtant des décisions prises récemment par la direction de la TÉLUQ.

Devant la volonté exprimée par la direction de la TÉLUQ de remettre en question notre convention collective, de retarder la négociation de son renouvellement et de réduire de plus en plus le rôle des tuteurs et tutrices dans l’encadrement, le STTTU-CSN se voit forcé de se tourner, entre autres, vers la voie juridique pour contrer ces attaques frontales à son unité d’accréditation et aux droits de ses membres, le tout aux dépens de la qualité du service offert aux étudiants-es. Le STTTU-CSN sollicite le soutien des autres syndicats pour l’appuyer dans cette lutte qui nous apparaît aussi la vôtre :
– Lutte pour préserver un modèle éprouvé depuis 1972 d’enseignement universitaire québécois de qualité;
– Lutte pour contrer l’incohérence entre le discours sur la réussite étudiante et les actions appauvrissant le modèle d’apprentissage;
– Lutte contre la sous-traitance et pour préserver les emplois de personnes dédiées à l’enseignement;
– Lutte pour préserver notre droit d’association syndicale pourtant garanti par les lois du Québec.